Avez-vous déjà vu un poulet des bois ? C’est le surnom qu’on donne au polypore soufré.
Ce champignon a une réputation sulfureuse. En effet, il ne fait rien pour être discret.
Le polypore soufré arbore une couleur jaune citron.
De plus, il laisse s’échapper un étrange liquide de ses pores.
Vous vous demandez peut-être ce que champignon a de spécial ?
Est-il un champignon à la réputation aussi superficiel qu’une star de la téléréalité ?
Ou bien ce champignon possède réellement des vertus cachées qui gagnent à être connues.
Je vous propose de découvrir dans cet article tout ce qu'il faut savoir sur ce champignon sauvage.
Qu’est-ce que le polypore soufré ?
Le polypore soufré est un champignon comestible de la famille des Fomitopsidaceae.
Il porte le nom latin de Laetiporus sulphureus en raison de sa couleur de soufre. En effet, ce champignon porte une couleur jaune orangée qui tire vers le beige en vieillissant.
Les pores du champignon exsudent un liquide jaunâtre ou rougeâtre. Le polypore soufré dégage une odeur proche du champignon de Paris. Et il possède un goût de poulet, ce qui lui vaut le surnom de poulet des bois.
Le polypore soufré se développe en colonies pour former des sortes d’escaliers.
Ce champignon est une espèce saprophyte. Il décompose la matière organique d’êtres vivants ou morts. Il parasite les arbres affaiblis par des blessures, ce qui accélère leur processus de décomposition.
Polypore soufré : comestible ou pas ?
Le polypore soufré est comestible lorsqu'il est jeune. En effet, dans son jeune âge, le polypore soufré possède une chair juteuse au bon goût de poulet. Elle peut se préparer à la poêle, panée ou même en nuggets.
Toutefois, en vieillissant, la chair du champignon devient dure et cassante.
Où le trouver ?
Vous pouvez trouver ce champignon en Europe et en Amérique du Nord.
Il se développe du printemps à l’été sur les espèces de feuillus (rarement les conifères) tels que les chênes, marronniers, châtaigniers ou merisiers.
Vous le trouverez le plus souvent sur les blessures d’arbre. Il s’y développe en produisant une pourriture brune chez l’arbre qui l’accueille.
Vous pourrez le reconnaître aisément à sa couleur jaune soufre.
A ne pas confondre avec le polypore soufré
Ce champignon peut facilement s’identifier grâce à sa couleur chatoyante et sa chair, proche du poulet.
Il existe toutefois un petit risque de confusion de ce champignon avec le polypore géant (Meripilus giganteus).
Le polypore géant s’identifie à son chapeau de couleur ocre et ses zones concentriques.
Heureusement, ce champignon est également comestible.
Composition nutritionnelle
Le poulet des bois est une bonne source de potassium et de vitamine C.
D'après cet article de 2014 publié dans le Food and Function Journal, voici la composition nutritionnelle du polypore soufré pour 100 g :
- 360 calories ;
- 6 g de glucides ;
- 6 g de fibres,
- 21 g de protéines ;
- 2 g de lipides ;
- 150 mg de potassium ;
- 10 % de la dose journalière de vitamine C ;
- 5 % de la dose journalière de vitamine A.
Bienfaits du polypore soufré
Riche en antioxydants
Le polypore soufré est une excellente source d’antioxydants. D’après cette étude scientifique de 2013, l’extrait du Laetiporus sulphureus permettrait de lutter contre les radicaux libres, responsables du stress oxydatif. L’activité antioxydante du champignon proviendrait de sucres complexes : les alpha-glucanes.
Anti-inflammatoire
L’inflammation est un mécanisme naturel du corps qui se déclenche souvent en cas d’infections. Lorsque l’inflammation est chronique, elle peut engendrer de nombreux risques de maladies. Selon cet article de la revue Food and Chemical Toxicology, les effets anti-inflammatoires du champignon s’expliquent par la présence d'exopolysaccharides. Ce type de polysaccharides participe à la protection des cellules contre les dommages du stress oxydatif.
Antimicrobien
Le polypore soufré serait également un antimicrobien intéressant. Des études de recherche sur ce champignon ont montré son potentiel pour lutter contre les infections systémiques au Staphylococcus. Cette action proviendrait de composés phénoliques présents dans le champignon.
Comment cuisiner le polypore soufré ?
Ce champignon se consomme lorsqu’il est jeune. Vous pouvez alors le préparer de la même manière qu’un champignon classique en omelette, poêlé, ou en risotto.
Doté d’un bon goût de poulet, ce champignon est une bonne alternative à la viande. Il pourra satisfaire les végétariens à la recherche de protéines végétales.
Comment le conserver ?
Jusqu’à 7 jours après la cueillette du champignon, vous pouvez le conserver au réfrigérateur.
Pour la conservation d’une grande quantité de champignons, la congélation est la méthode la plus adaptée.
Enfin, si vous souhaitez consommer le champignon dans des soupes, la meilleure option est de le conserver sous forme séchée. Pour cela, vous pouvez utiliser un déshydrateur alimentaire pour sécher vos champignons.
Recette simple au polypore soufré
Ingrédients
- 1½ cuillère à soupe de beurre ou d'huile d'olive ;
- 1 gousse d'ail émincée ;
- ½ cuillère à café de paprika fumé ;
- 250 g de polypore soufré, nettoyés et coupés en lamelles
- Sel et poivre, au goût
Mode d’emploi
- Dans une grande poêle, faire chauffer le beurre ou l'huile d'olive à feu moyen-vif.
- Une fois chaude, faire sauter l'ail jusqu'à ce qu'il soit parfumé, environ 1 à 2 minutes.
- Ajouter le poulet des bois, puis le paprika fumé, le sel et le poivre.
- Remuer le mélange jusqu'à ce que les épices recouvrent uniformément les champignons.
- Cuire jusqu'à ce que les champignons soient ramollis, en remuant souvent.
- Goûter et ajuster les assaisonnements si nécessaire, puis transférer dans un bol de service.
Conclusion
Le polypore soufré est un bon champignon comestible jeune. De couleur jaune citron, il ne passe pas inaperçu dans la forêt. Le polypore soufré est aussi un champignon médicinal assez méconnu. Il est une excellente source d'antioxydants. Il possède également des vertus antimicrobiennes et anti-inflammatoires.
Sources et références :
Jayasooriya, R., Kang, C., Seo, M., Choi, Y. H., Jeong, Y., & Kim, G. (2011a). Exopolysaccharide of Laetiporus sulphureus var. miniatus downregulates LPS-induced production of NO, PGE2, and TNF-α in BV2 microglia cells via suppression of the NF-κB pathway. Food and Chemical Toxicology, 49(11),
Klaus, A., Kozarski, M., Nikšić, M., Jakovljević, D., Todorović, N., Stefanoska, I., & Van Griensven, L. J. (2013). The edible mushroomLaetiporus sulphureusas potential source of natural antioxidants. International Journal of Food Sciences and Nutrition, 64(5)
Petrović, J., Stojković, D., Reis, F. S., Barros, L., Glamočlija, J., Ćirić, A., Ferreira, I. C., & Soković, M. (2014). Study on chemical, bioactive and food preserving properties ofLaetiporus sulphureus(Bull. : Fr.) Murr. Food & Function, 5(7)
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