Connaissez-vous ce champignon à l'allure de hérisson ?
La crinière de lion ou hydne hérisson est un champignon à la forme très originale.
En effet, ce champignon pourrait presque faire penser à une serpillière. Il est recouvert de longs filaments blancs à la fois crémeux et soyeux.
En le voyant dans la forêt, vous auriez presque envie d’en faire un pompon pour la voiture.
Mais en dehors de cet aspect sympathique, la crinière de lion a un grand pouvoir.
D’après de nombreuses études scientifiques, ce champignon est un neurostimulant. Il serait bon pour les neurones.
Je vous propose de faire le point dans cet article sur les bienfaits de ce champignon.
Qu’est-ce que la crinière de lion ?
La crinière de lion ou hydne hérisson (Hericium erinaceus) est un champignon comestible de grande renommée dans la cuisine chinoise et japonaise. Cela s’explique par sa chair blanche absolument délicieuse au goût de crabe ou de homard.
En Chine, ce champignon porte le nom de “Houtou” qui signifie “tête de singe”. Et au Japon, la crinière de lion s’appelle “Yamabushitake”, ce qui signifie “champignon prêtre des montagnes". Cette dénomination fait référence aux armures de moines vivant dans les montagnes japonaises à l’époque médiévale.
La crinière de lion se développe habituellement sur le tronc de feuillus comme le hêtre ou le chêne. Vous pouvez le trouver dans les forêts d'Amérique du Nord, d'Asie et d'Europe.
Dans les médecines traditionnelles asiatiques telles que la médecine chinoise et japonaise, ce champignon s’utilise pour le traitement de troubles digestifs et intestinaux.
Et aujourd’hui, de nombreuses études scientifiques ont découvert un potentiel thérapeutique très intéressant sur ce champignon. La crinière de lion aurait notamment des effets bénéfiques sur les fonctions cognitives comme la mémoire.
Un champignon bon pour le cerveau ?
La crinière de lion a la réputation d’avoir des bienfaits sur la santé du cerveau. Cela provient de la présence dans le champignon de composés actifs qui favorisent la production du facteur de croissance nerveux (NGF ou Neuronal Growth Factor) : les héricénones et érinacines.
Le facteur de croissance joue un rôle essentiel dans la prolifération, la croissance, l'entretien et la survie des neurones. Par l’action de ses principes actifs, l'hydne hérisson favorise ainsi la bonne santé des neurones.
D’après cette étude japonaise de 2011 réalisée sur des souris, l'hydne hérisson permettrait de lutter contre le déclin cognitif. Il permet notamment de prévenir certains problèmes de mémoire à court terme.
Ce champignon agit positivement sur la sphère cognitive. Il présente notamment un certain potentiel pour le traitement de maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer.
Cette étude chinoise de l'Université du Jilin réalisée sur des souris a exploré les effets neuroprotecteurs de l'hydne hérisson. D’après les chercheurs chinois, le champignon serait utile pour prévenir la démence dans la maladie de Parkinson et la maladie d'Alzheimer.
Enfin, la crinière de lion serait également bénéfique pour lutter contre la dépression et l’anxiété. Dans cette étude chinoise de 2015 publiée dans la revue Pharmacology, Biochemistry and Behavior, des chercheurs ont étudié les effets anti-inflammatoires et antidépresseurs de l’un des composés actifs : l'amycénone. Et selon les résultats de ce travail de recherche, l'amycénone permettrait de réduire les symptômes liés à la dépression.
La crinière de lion présente donc de nombreux avantages pour la santé du cerveau. Cependant, ses bienfaits ne s’arrêtent pas là.
Autres bienfaits de la crinière de lion
Tout d’abord, la crinière de lion est un stimulant immunitaire. Il est riche en polysaccharides à l’activité immunomodulatrice.
Comme l’indique cette étude chinoise de 2017 réalisée sur des souris, la crinière de lion peut renforcer l'activité du système immunitaire intestinal grâce à l’action de ses polysaccharides.
D’après cette autre étude publiée dans le Frontiers in Immunology, les effets de l'héricium proviendraient de l’action de bactéries intestinales sur le système immunitaire.
Par ailleurs, la crinière de lion aurait une action antioxydante. Celle-ci provient de la présence dans sa composition d’un puissant antioxydant : le superoxyde dismutase (SOD). Cet enzyme, grâce à son action antioxydante, lutte contre l’action néfaste des radicaux libres. Il participe ainsi à la prévention de la dégénérescence cellulaire.
Enfin, la crinière de lion serait un allié de la flore intestinale. Cette étude scientifique de 2016 montre que le champignon possède des molécules gastro-protectrices qui permettent de lutter notamment contre les bactéries responsables de troubles gastro-intestinaux.
Comment prendre la crinière de lion ?
Ce champignon peut se consommer de différentes façons. Il peut se prendre en poudre provenant du champignon entier ou en extrait standardisé.
Les extraits titrés contiennent une plus forte concentration en principes actifs que la poudre. Par conséquent, pour un usage préventif, il est généralement conseillé de prendre de la poudre. Tandis que pour un usage curatif, on recommande plutôt les extraits titrés.
Concernant le choix de la galénique, vous pouvez opter pour des compléments sous forme de gélules végétale, de poudres, teintures ou même de sirop.
Afin de vous assurer d’une qualité optimale, il est toujours préférable de choisir des produits issus de productions biologiques.
Conclusion
La crinière de lion est un champignon médicinal aux nombreux bienfaits pour la santé. Très populaire dans la médecine chinoise, il s’utilise traditionnellement pour lutter contre les troubles gastro-intestinaux. Cependant, la crinière de lion est surtout très connue pour ses vertus sur la sphère cognitive. En effet, ce champignon contribue notamment au bon fonctionnement de nos neurones.
Sources et références :
Liu, J., Li, L., Shang, X., Zhang, J., & Tan, Q. (2016). Anti- Helicobacter pylori activity of bioactive components isolated from Hericium erinaceus. Journal of Ethnopharmacology, 183, 54–58. https://doi.org/10.1016/j.jep.2015.09.004
Mori, K., Obara, Y., Moriya, T., Inatomi, S., & Nakahata, N. (2011). Effects of Hericium erinaceus on amyloid β(25-35) peptide-induced learning and memory deficits in mice. Biomedical Research, 32(1), 67–72. https://doi.org/10.2220/biomedres.32.67
Sheng, X., Yan, J., Yue, M., Kang, Y., Han, Z., Tai, G., Zhou, Y., & Cheng, H. (2017). Immunomodulatory effects of Hericium erinaceus derived polysaccharides are mediated by intestinal immunology. Food & Function, 8(3), 1020–1027. https://doi.org/10.1039/c7fo00071e
Yao, W., Zhang, J., Dong, C., Zhuang, C., Hirota, S., Inanaga, K., & Hashimoto, K. (2015). Effects of amycenone on serum levels of tumor necrosis factor-α, interleukin-10, and depression-like behavior in mice after lipopolysaccharide administration. Pharmacology, Biochemistry and Behavior, 136, 7–12. https://doi.org/10.1016/j.pbb.2015.06.012
Zhang, J., An, S., Hu, W., Teng, M., Wang, X., Qu, Y., Liu, Y., Yuan, Y., & Wang, D. (2016). The Neuroprotective Properties of Hericium erinaceus in Glutamate-Damaged Differentiated PC12 Cells and an Alzheimer’s Disease Mouse Model. International Journal of Molecular Sciences, 17(11), 1810. https://doi.org/10.3390/ijms17111810
Diling C, Chaoqun Z, Jian Y, Jian L, Jiyan S, Yizhen X, Guoxiao L. Immunomodulatory Activities of a Fungal Protein Extracted from Hericium erinaceus through Regulating the Gut Microbiota. Front Immunol. 2017 Jun 12;8:666. doi: 10.3389/fimmu.2017.00666. PMID: 28713364; PMCID: PMC5492111.
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