Est-ce qu’un champignon peut rajeunir le cerveau ?
Aujourd’hui je vous parle d’un champignon à l’apparence étrange.
En effet, il est recouvert d'une surface épineuse qui fait penser à un hérisson.
Il s’agit de l’Hydne hérisson ou crinière de lion.
Depuis une dizaine d'années, il y a effet de mode autour de ce champignon, aussi connu aux Etats-Unis sous le nom de Lion's Mane.
Cela vient d’un certain nombre de recherches scientifiques associées à l’Hydne hérisson qui vante ses bienfaits sur le cerveau. Il pourrait notamment favoriser la régénération des neurones.
Il serait ainsi potentiellement utile pour lutter contre les maladies neurodégénératives comme Alzheimer.
Alors maintenant, soyons clair. Est-ce que ces bienfaits du champignon relèvent du mythe ou de la réalité ? Est-ce que ce champignon a vraiment un effet bénéfique sur la mémoire ? C’est ce que nous allons voir au cours de cet article.
Qu’est-ce que le champignon crinière de lion ?
Ce champignon est baptisé par un naturaliste français, Pierre Bulliard.
Ce grand botaniste est le premier à décrire cette espèce dans son ouvrage “Herbier de la France”, publié 1781. Il l’appelle “Hydne hérisson”, ou Hericium erinaceus.
La crinière de lion ou Hydne hérisson est un champignon médicinal qui s'utilise aujourd’hui dans le monde entier pour ses nombreux bienfaits.Ce champignon est rare à l’état naturel. C’est pourquoi, il est maintenant une espèce protégée en Croatie, Hongrie, Pologne, Serbie, Slovénie, Suède et au Royaume-Uni .
Le champignon pousse sur les arbres morts. Il est une espèce saprophyte, c'est-à-dire qu’il se nourrit de matière organique en décomposition.
C’est aussi un champignon comestible très populaire dans la cuisine asiatique. Il possède un goût délicieux, proche de la langouste ou du homard.
Bien que ce champignon attire aujourd’hui l’attention de la communauté scientifique, il n’a rien de nouveau. Comme souvent pour les champignons médicinaux, la crinière de lion s'utilise en réalité depuis des temps anciens. En effet, ce champignon est considéré dans la médecine traditionnelle chinoise comme un tonique cérébrale.
Un champignon utilisé autrefois pour concentration ?
Au Japon, ce champignon s’appelle le Yamabushitake. Ce terme fait référence au pompon que portent sur leur tenue des moines combattants japonais appelés "yamabushi".
Ces moines guerriers ont des pratiques spirituelles qui visent à se reconnecter avec la nature. Ils pratiquent notamment la méditation. Certaines sources affirment qu’ils consomment ce champignon pour améliorer leur concentration.
En Chine, ce champignon porte le nom de Hou tou gu, ce qui signifie “champignon tête de singe”. Le nom chinois vient d’une espèce de singe chinoise qui est recouvert de fourrure blanche.
En médecine traditionnelle chinoise, la crinière de lion est un remède très précieux. Elle s’utilise pour le traitement de troubles digestifs et intestinaux.
Mais, est-ce que ce champignon a un impact positif sur la mémoire ? Peut-il améliorer la clarté mentale ? Peut-il stimuler la cognition pour vous rendre plus focus ?
Un champignon contre le déclin cognitif ?
La crinière de lion un possède une composition nutritionnelle très riche.On estime que le champignon crinière de lion aurait au moins 70 nutriments. Vous pouvez trouver notamment dans ce champignon du germanium, du sélénium ou encore du zinc.
La crinière de lion contient aussi des principes actifs tels que des polysaccharides, des terpénoïdes, des phénols, et des stérols.
D’après cette étude de 2017, publiée dans le Journal of Restorative Medecine, ces composés ont potentiellement des propriétés neuroprotectrices et neurodégénératrices.
Il possède également deux composés bioactifs uniques : les érinacines et les héricénones.
Cette même étude indique que ces principes actifs induisent la production du facteur de croissance nerveux (NGF ou Neuronal Growth Factor).
Grâce aux effets anti-inflammatoires du champignon et son action sur le facteur nerveux de croissance, la crinière de lion pourrait ainsi aider à lutter contre les maladies neurodégénératives, comme Alzheimer ou Parkinson.
Crinière de lion et maladie d'Alzheimer
Le facteur de croissance nerveux joue un rôle central dans l’entretien des neurones.
Cette étude polonaise de 2023 affirme notamment que l’action des héricénones pourrait stimuler le renouvellement neuronal ainsi que l’enveloppe protectrice des neurones, la myéline.
Par ailleurs, cette étude japonaise réalisée en 2011 sur des souris indique que l’Hydne hérisson pourrait ainsi contribuer à la prévention du déclin cognitif. Cela confère au champignon un potentiel positif dans le traitement de la maladie d’Alzheimer.
Enfin, cette étude japonaise de 2013 réalisée sur des souris suggère que l’Hydne hérisson aurait un effet positif sur la mémoire. Il pourrait notamment s’utiliser dans la prévention ou le traitement de la démence.
Conclusion
Si vous souhaitez donner un coup de fouet à votre cerveau, la crinière de lion est ce qu’il vous faut. Ce champignon médicinal est aujourd’hui reconnu pour soutenir la sphère cognitive. Grâce à ses nombreux nutriments, il aurait un impact positif sur la mémoire.
Cela fait de ce champignon un excellent candidat potentiel dans le traitement de maladies neuro-dégénératives comme Alzheimer ou Parkinson.Avez-vous déjà testé le café au lion's mane pour le petit-déjeuner ?
Sources et références :
Spelman, K., Sutherland, E., & Bagade, A. (2017). Neurological activity of lion’s mane (Hericium erinaceus). Journal of restorative medicine, 6(1), 19‑26. https://doi.org/10.14200/jrm.2017.6.0108
Mori, K., Obara, Y., Moriya, T., Inatomi, S., & Nakahata, N. (2011a). Effects of hericium erinaceus on amyloid Β(25-35) peptide-induced learning and memory deficits in mice. Biomedical research, 32(1), 67‑72. https://doi.org/10.2220/biomedres.32.67Mori, K., Obara, Y., Moriya, T., Inatomi, S., & Nakahata, N. (2011b). Effects of hericium erinaceus on amyloid Β(25-35) peptide-induced learning and memory deficits in mice. Biomedical research, 32(1), 67‑72. https://doi.org/10.2220/biomedres.32.67
Szućko-Kociuba, I., Trzeciak-Ryczek, A., Kupnicka, P., & Chlubek, D. (2023). Neurotrophic and neuroprotective effects of hericium erinaceus. International Journal of Molecular Sciences, 24(21), 15960. https://doi.org/10.3390/ijms242115960
Laisser un commentaire
Tous les commentaires sont modérés avant d'être publiés.
Ce site est protégé par hCaptcha, et la Politique de confidentialité et les Conditions de service de hCaptcha s’appliquent.