L'agaricus blazei n’est pas un champignon comme les autres.
Au Brésil, ses qualités lui valent le nom prestigieux de "champignon du soleil" ou "champignon de dieu".
D’après des scientifiques japonais, les bienfaits de ce champignon brésilien proviendraient en particulier d’un ingrédient bien spécifique : les bêta-glucanes. C’est ce que nous allons découvrir dans cet article.
Qu’est-ce que l’Agaricus blazei ?
L'agaricus blazei est un champignon médicinal de la famille des agaricaceae. Il s’agit d’une espèce proche du champignon de paris (agaricus bisporus) ou rose des prés.
Il apprécie les climats chauds ou les zones partiellement ensoleillées, généralement en bordure des régions forestières. C’est peut-être ce type d’habitat qui lui vaut le surnom de "champignon du soleil" ou "agaric royal du soleil".
L'agaricus blazei est aussi connu sous le nom botanique d’agaricus subrufescens, en Chine sous le nom de Ji Song Rong et au japon sous le nom de Himematsutake.
Description
Le chapeau du champignon du soleil fait une diamètre d'environ 20 à 70 mm et prend une forme cubique.
Suivant son exposition au soleil, il peut être de couleur or, marron ou brun clair.
Ses lamelles sont de couleur rose puis brunissent en vieillissant. La chair conserve elle, une couleur blanche. Enfin le pied est généralement épais et quelque peu bulbeux à la base.
Pour profiter des propriétés médicinales du champignon, le meilleur moment pour le récolter est avant que le chapeau ne commence à se dilater et à libérer ses spores.
Culture de l’Agaricus blazei
L'agaricus blazei apprécie la chaleur et la lumière. Il se développe particulièrement bien dans les zones tropicales et les pays chauds tels que le Brésil.
C’est un champignon idéal pour la culture en plein air.
Sa méthode de culture est proche de celle du champignon de Paris.
Vous pouvez cultiver le champignon sur un substrat à base de paille et de fumier. Le mycologue américain Paul Stamets obtient d’excellents résultats en utilisant comme substrat de la sciure de bois.
Vous pouvez également cultiver chez vous votre propre champignon du soleil.
Pour cela, il vous faut au préalable acheter sur un site comme Amazon des spores de champignons.
Puis il vous faut suivre une méthode classique de culture de champignons de couche.
L’histoire du champignon du soleil
En 1945, le mycologue William Murrill fait une découverte étrange sur la pelouse de son ami R. W. Blaze en Floride.
Il s’agit d’une espèce de champignons jusqu’alors inconnue.
Fier de cette découverte, il décrit cette espèce sous le nom d’agaricus blazei, en l’honneur de son ami.
Puis une dizaine d'années plus tard, des scientifiques japonais découvrent cette même espèce d’agaric dans la région de Sao Paulo. Cette espèce est couramment consommée par la population locale à la fois comme aliment et comme supplément pour la santé.
Les scientifiques japonais constatent en même temps l’étonnante santé de cette population, ce qui va les questionner sur le potentiel thérapeutique du champignon.
Au Brésil, l’agaricus blazei appartient à la pharmacopée traditionnelle où il est considéré comme un champignon de longue vie.
Il est connu sous le nom de “champignon du soleil” (Cogumelo do Sol) ou “champignon de Dieu”.
On peut imaginer que ce nom vient du culte solaire dans les civilisations précolombiennes d’Amérique du Sud.
Suite aux découvertes japonaises sur les propriétés médicinales du champignon, l’agaricus blazei est aujourd’hui très populaire en Europe. Il s’utilise en mycothérapie où ses propriétés médicinales sont très appréciées.
Excellent comestible et doté également de grandes qualités gustatives, il peut s’utiliser dans des recettes de cuisine.
Le goût du champignon du soleil
L’agaricus blazei est un excellent champignon comestible. Encore peu exploité dans les milieux de la gastronomie, il offre pourtant une expérience gustative de premier ordre.
Il possède une saveur proche de l’amande particulièrement puissante après sa récolte.
Le mycologue Paul Stamets conseille de le faire cuire à une température élevée dans de l’huile d’olive puis de l’assaisonner avec du sel et de la sauce soja.
A la cuisson, ce champignon prend généralement une couleur jaune dorée lorsqu’il est encore jeune.
Vous pouvez ensuite déguster l'agaricus blazei en salade, en soupe ou bien en omelette.
Selon le mycologue Alain Tardif, l’agaricus blazei se prête particulièrement bien à des recettes poêlées ou des blanquettes de veau.
Composition nutritionnelle
L’agaricus blazei est un super aliment.
Il est une source riche en nutriments essentiels au bon fonctionnement de l’organisme.
Comme la plupart des champignons médicinaux, il contient notamment une quantité importante de vitamines B, de vitamine D ainsi que des oligo-éléments tels que le fer, la manganèse, le magnésium, le zinc et le cuivre.
Les bêta-glucanes de l'Agaricus blazei
L’agaricus blazei était déjà connu chez les peuples autochtones pour ses vertus médicinales. Sa popularité était si grande qu'il portait le nom de “champignon des dieux”.
La spécificité de ce champignon est sa composition riche en bêta-glucanes. Il s’agit de sortes de sucres complexes appelés polysaccharides, qui possèdent un effet immunomodulateur et antitumoral.
En effet, les bêta-glucanes favorisent la production de substances appelées cytokines qui activent la réponse immunitaire.
Par ailleurs, ils stimulent également l’activation des macrophages (aussi appelés globules blancs), des cellules immunitaires dont la mission est de protéger l’organisme des virus et infections. Les macrophages constituent un rempart contre les agressions d’agents pathogènes.
Ainsi les bêta-glucanes de l’agaricus blazei serait le précieux ingrédient qui expliquerait les principaux bénéfices du champignons.
Bienfaits de l'Agaricus blazei
Régule le système immunitaire
Les principes actifs les mieux représentés dans l’agaricus blazei sont les bêta-glucanes.
Et selon le mycologue Alain Tardif, l’agaricus blazei serait même l’espèce de champignon la plus riche en bêta-glucanes.
Comme nous l’avons vu, les bêta-glucanes sont des principes actifs qui agissent pour renforcer le système immunitaire. Ils aident l’organisme à mieux se défendre contre l’agression d’agents pathogènes.
L’agaricus blazei serait donc potentiellement le champignon médicinal le plus puissant pour stimuler le système immunitaire.
Agaricus et activité antivirale
L’agaricus blazei présente également une activité antivirale. En effet, les bêta-glucanes présents dans ce champignon permettent aussi de lutter contre les infections bactériennes et virales.
Par conséquent, l'agaricus blazei serait donc un bon allié dans la lutte contre les maladies hivernales comme la grippe.
En raison de cette activité antiviral, ce champignon a pu être recommandé par des mycologues lors de la crise du covid-19.
Un potentiel anti-cancer
L’agaricus blazei est très étudié au Japon dans le cadre des recherches sur les champignons au potentiel anticancer.
Selon les études scientifiques, ce champignon agit dans la prévention contre le cancer sur deux plans.
Premièrement, l’agaricus blazei renforce le système immunitaire grâce à l’action des bêta-glucanes et améliore l’activité des cellules natural killer (NK), capables de détruire les cellules malades.
Deuxièmement, il inhibe la croissance tumorale, limitant la prolifération des cellules cancéreuses dans l'organisme.
Agaricus blazei et allergie
L’agaricus blazei présente également un potentiel anti-allergique. Selon cette étude clinique, les extraits d’agaricus blazei murill (ABM) pourraient à la fois agir en prévention du développement de l'allergie et être aussi utilisés comme traitement contre l’allergie lorsque celle-ci est déclarée.
5 façons de consommer l’Agaricus blazei
Il existe plusieurs façons de consommer l’agaricus blazei. En voici 5 :
- Les extraits liquides. Ces extraits sont obtenus par une méthode d’extraction des principes actifs du champignon par macération hydro alcoolique. Ils se présentent ensuite sous la forme de teinture-mère.
- Les extraits secs titrés. Ils s’obtiennent par des procédés d'extraction des principes actifs. La poudre concentrée du champignon se présente ensuite sous la forme de gélules.
- Poudres séchées. Il s’agit d’une poudre brute du champignon. Celle-ci n’a été soumise à aucune méthode d’extraction des principes actifs. Par conséquent cette poudre est peu concentrée en principes actifs par rapport aux extraits titrés.
- Champignons entiers séchés. Le champignon peut s’acheter également sous forme séchée. Cette forme est la plus adaptée pour la consommation alimentaire.
- Champignons frais. L’agaricus blazei sous forme fraîche n’est pas un champignon que l’on trouve facilement dans le commerce. Par conséquent, si vous souhaitez en obtenir, il vous reste deux options. La première est d’en cultiver chez vous. La seconde est d'en récolter à l’état sauvage. Cependant, il vous faudra vous rendre sur son habitat habituel dans les forêts tropicales du Brésil ou aux Etats-Unis.
- En café. Il existe aujourd’hui des entreprises qui proposent du café à l'agaricus blazei. Toutefois la plupart se trouvent aux Etats-Unis.
Doses et précautions d’emploi
Habituellement, l'agaricus blazei est prescrit sous forme de cure d’un à deux mois.
Il fonctionne très bien en synergie, associé à d'autres types de champignons médicinaux tels que le reishi, la crinière de lion, le cordyceps, le maitake, le shiitake ou le chaga.
Concernant la posologie, il convient de demander l'avis de son médecin traitant.
Voici toutefois les posologies les plus couramment rencontrées :
- En complément alimentaire, la posologie souvent recommandée pour ce champignon est de 2 gélules par jour le matin.
- En teinture mère ou extraits liquides, la posologie est d’une cuillère le matin à jeun.
Contre-indications
L’agaricus blazei est contre-indiqué en cas de maladie auto-immune comme la maladie Hashimoto, la maladie de Crohn, la sclérose en plaque, certains diabètes de type 1 ou la maladie Gougerot Sjogren.
Et par mesure de précaution, ce champignon est contre-indiqué aux enfants de moins de 6 ans ainsi qu’aux femmes enceintes et allaitantes.
Enfin, de façon générale, il est recommandé de demander conseil à son médecin traitant avant toute consommation pour éviter toute interaction médicamenteuse ou erreur de dosage.
Conclusion
L’agaricus blazei est un champignon médicinal très réputé de la mycothérapie. Doté d’une composition riche en bêta-glucanes, ce champignon est un grand allié du système immunitaire. De plus, comme la plupart des champignons médicinaux, l’agaricus blazei est un adaptogène. Il améliore la résistance de l'organisme au stress ainsi qu’aux agressions d’agents pathogènes. Peut-être que le champignon du soleil sera une des superstars de la nutrition de demain ?
Sources et références :
Alain Tardif, 2014, Les champignons médicinaux, 24-25
Alain Tardif, 2021, Traité de mycothérapie – Tout savoir sur les champignons médicinaux
Ellertsen LK, Hetland G. An extract of the medicinal mushroom Agaricus blazei Murill can protect against allergy. Clin Mol Allergy. 2009 May
Paul Stamets 2000 – Call it Himematsutake or call it the Almond Portobello – It’s special. Mushroom the Journal 18 (3) : 10-13
1 commentaire
Keller
Bonjour M. Tessier,
Merci pour votre article très intéressant. Vous avez raison les champignons médicinaux sont incroyables !
Néanmoins, j’aimerai apporter quelques précisions concernant son action sur les maladie auto-immunes.
Vous écrivez qu’il est déconseillé pour les personnes souffrant de la maladie d’Hashimoto et je pense que c’est une erreur !
L’A. blazei contribue aux thérapies des maladies auto-immunes en tant qu’agent anti-inflammatoire, car il agit comme un agent immunosuppresseur en régulant la prolifération, induite par la phytohémagglutinine (PHA), des cellules mononucléaires du sang périphérique – y compris les lymphocytes T – en arrêtant la progression du cycle cellulaire.
-Kasai H, He LM, Kawamura M, et al. IL-12 Production Induced by Agaricus blazei Fraction H (ABH) Involves Toll-like Receptor (TLR). Evid Based Complement Alternat Med. 2004;1(3):259-267.
Concernant la maladie de Crohn, là aussi, l’A. blazei peut etre conseillé.
Outre son activité antitumorale, anti-infectieuse et antiallergique avérée, il a des effets anti-inflammatoires chez les patients atteints de MICI (maladies inflammatoires chroniques de l’intestin). Tout cela est médié par la stimulation des cellules immunitaires innées, telles que les monocytes, les cellules NK et les cellules dendritiques, et l’amélioration de l’équilibre Th1/Th2 et de l’inflammation.
-Hetland, Geir & Johnson, Egil & Lyberg, Torstein & Kvalheim, Gkv. (2011). The Mushroom Agaricus blazei Murill Elicits Medicinal Effects on Tumor, Infection, Allergy, and Inflammation through Its Modulation of Innate Immunity and Amelioration of Th1/Th2 Imbalance and Inflammation. Advances in pharmacological sciences. 2011.
Enfin concernant le diabète de type 1 et/ou 2, là aussi l’A. blazei peur avoir son intérêt, car il améliore l’absorption du glucose par les cellules, produisant un effet hypoglycémiant, et suggèrent qu’il pourrait être un outil important dans la gestion du diabète de type 1 et de type 2 !
-Wei Q, Zhan Y, Chen B, et al. Assessment of antioxidant and antidiabetic properties of Agaricus blazei Murill extracts. Food Sci Nutr. 2019;8(1):332-339. Published 2019 Dec 5.
-Kim YW, Kim KH, Choi HJ, Lee DS. Anti-diabetic activity of beta-glucans and their enzymatically hydrolyzed oligosaccharides from Agaricus blazei. Biotechnol Lett. 2005 Apr;27(7):483-7
Alain tardif est un mycologue autodidacte ! C’est pour cela que je vous conseille de vous rapprocher du laboratoire Hifas da Terra, spécialisé depuis plus de 20 ans et pionnier dans ce domaine, étudiant les champignons médicinaux avec leur leurs chercheurs. Pour information, le terme Mycothérapie a été inventer par ce laboratoire en 2006 !!!
Bon continuation …
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